mardi 30 mars 2010

Ce mot qu'on n'ose prononcer

Ceux qui me lisent (encore!?) savent que l'an dernier, deux personnes que je connaissais bien ont décidé d'en finir avec la vie par suicide. Bien sûr, chacun avait ses raisons, aussi différentes les unes des autres...je ne suis pas là pour les juger... mais le problème, c'est qu'on ne peut revenir en arrière avec le suicide.

Chaque année au Québec, le suicide fait 1200 victimes et touchera 700 000 personnes, de près ou de loin. Les décès par suicide sont à mon sens les pires à vivre pour l'entourage. On cherche des réponses, on se sent coupables, on croit que l'ont aurait dû voir et pu prévenir l'irréparable. Côtoyer la mort de cette façon a changé ma façon d'apprécier la vie. Sur le coup, je n'ai pas compris le sens et à quoi pouvait ressembler le mal de vivre qu'ils enduraient. On se demande pourquoi...et si on aurait pu faire qq chose pour éviter un tel drame...en fait, je n'ai pas compris le suicide jusqu'à ce que j'écoute le film de Dédé Fortin "Dédé à travers les brumes" il y a environ 3 mois. Ce film là m'a vraiment marqué, à tel point que j'ai pu me mettre un peu dans leurs têtes et voir un peu comment les personnes suicidaires peuvent se sentir en dedans...en fait, j'ai eu beaucoup de difficulté à l'écouter, sachant la fin de l'histoire...mais c'est la descente aux enfers de Dédé Fortin qui m'a aidé à comprendre davantage le geste qui avant, me semblait incompréhensible. Mais je ne l'écoutais pas pour cela au départ...l'intérêt était plus pour connaître l'histoire des Co-locs...mais les Co-locs, c'était aussi et surtout Dédé Fortin...

Ce qui mène au suicide, c'est un tourbillon de désespoir qui peut frapper n'importe qui. Dis comme ça, ça l'air très abstrait comme théorie. L'équilibre mental d'une personne peut tenir à peu de chose : divorce, deuil, perte d'emploi, faillite...tant de circonstances qui, lorsqu'elles frappent deux ou trois en même temps, peuvent affecter grandement notre équilibre et nos forces intérieures, si fortes soient-elles. Depuis le décès de S. et V., la cause du suicide m'interpelle dans mon besoin d'accomplissement comme individu vivant en société. Je m'explique mal le tabou qui entoure ce fléau au Québec...on fait des campagnes de prévention pour la vitesse, l'alcool au volant, les MTS pis le virus du nil !!! Sacrement! On entend jamais parlé des 1200 personnes qui s'enlèvent la vie chaque année...c'est à n'y rien comprendre...et je crois faux de dire que le fait d'en parler fera augmenter les statistiques...ça, c'est n'importe quoi! En parler, ça ouvre les yeux sur le problème et fait réaliser l'ampleur du problème et l'urgence d'agir pour donner de l'aide aux personnes en détresse psychologique...non? Si ça marche pour la violence congugale, la prévention des drogues et les problèmes de jeux, je vois pas en quoi parler du suicide serait différent!

Peut-être n'avez-vous jamais été touché encore par un ami, un proche qui s'enlève la vie, c'est possible. Si oui et si vous voulez comprendre un peu comment ça se passe en dedans, il vous faut absolument voir ce film. Le sujet principal du film n'est pas le suicide, c'est la vie des Co-locs...et c'est ce qui est bien aussi...une personne ne naît pas suicidaire, elle le devient pour différentes raisons. Pour moi, ce film m'a aidé à mieux accepter le départ de mon ami S. et de V. Si ça marché pour moi, vous ne courrez rien d'essayer vous aussi, ça ne prendra que deux heures de votre vie, et vous aurez retiré quelque chose.

"Ouin ben l'amour, la mort, la guerre, c'est des questions trop grande pour moé" disait Dédé Fortin. La fondation Dédé Fortin vient en aide aux organisme de prévention du suicide. Si vous avez des pensées suicidaires, allez chercher de l'aide.

jeudi 18 mars 2010

Fataliste?

L'Amour n'est pas l'amour...
C'est un carrefour
Où les filles entrent en chantant
En ressortent en pleurant...

[Félix Leclerc]
La vie est faite de choix. Si vous êtes arrivé ici, c'est que vous l'avez choisi.