jeudi 18 août 2011

Quand le ciel me regarde la nuit


J’ai demandé à la lune
Et le soleil ne le sait pas
Je lui ai montré mes brûlures
Et la lune s’est moquée de moi
                                    [Indochine]
Chaque nuit ou presque, je sors sur mon balcon, je m'assieds et je lève les yeux vers le ciel. Je regarde la lune, les étoiles en espérant trouver un sens et des réponses à tout ce qui s'est produit dans la dernière année.

Souvent, j'espère qu'une réponse me parviendra, mais souvent aussi, aucune ne me parvient et je rentre. Toutefois, pendant que j'observe le ciel la nuit et que j'me dit que je trouve ça beau, je me sens comme transporter vers elle...la lune, les étoiles, cela me fait penser à elle et ça me procure du réconfort...un sentiment de bien-être, car j'me dit qu'elle aussi, lorsqu'elle observe le ciel la nuit, c'est à moi qu'elle pense...j'ignore pourquoi, mais c'est comme ça. J'ai l'impression que je peux lui parler, la voir, la sentir, la toucher...même si elle vit à l'autre bout de la ville et qu'elle dort peut-être...en fait j'me dit qu'elle dort sûrement...en vérité, je souhaite qu'elle dorme...et que je puisse p-être entrer dans ses rêves. Je suis p-être fou en fin de compte.

"- Ce qui est important, ça ne se voit pas... Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d’autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d’autres qui sont savants elles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l’or. Mais toutes ces étoiles-là elles se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n’en a..."
Le Petit Prince, chapître 13.

Je ne sais pas à quel point le ciel faire voyager nos pensées...mais je sais qu'il absorbe chaque nuit les miennes, à travers les étoiles probablement...du moins, c'est l'impression que ça me donne et ça me fait du bien d'y croire.


Source image: http://magician-child.skyrock.com/4.html

mercredi 17 août 2011

La Terre est ronde

Hier soir, j'ai été prendre une bière avec une amie.

Amie: "Tu sais, la Terre est ronde et elle tourne. Et les moments finissent par repasser."

Moi: "Oui mais on ne peut tout de même par passer sa vie à attendre et vivre dans l'espoir qu'ils repassent, ça n'a aucun sens...on passe sa vie à espérer quelque chose qui n'arrivera p-être plus jamais non?!"

Amie: "Crois-tu au destin?"

Moi: "J'y croyais...mais là...je ne sais plus...j'ai voulu forcer le destin et ça n'a pas marché"

Amie: "Je pense que toi et C vous êtes âmes-soeurs... mais dans une autre vie"

Moi: "Dans une autre vie??? Non, je ne crois pas...je ne veux pas! Je pense que nous le sommes dans cette vie, j'en suis sûr...ça peut pas être autrement..."

Amie: "Un jour, j'étais en auto et une chanson de Ginette Reno jouait...ça disait: Je t'ai voulu, tu m'as voulu, mais le destin n'en voulait pas."

Moi: Wow...

Amie: C'est pour ça que jte dis que toi et C vous ressenter les mêmes choses l'un pour l'autre mais vous vous retrouverez dans une autre vie.

Moi: Je ne sais pas...tsé, moi j'aurais tout laissé tomber pour elle, pour la suivre. Mais elle a préféré écouter sa tête plutôt que son coeur...sa maison, sa belle-famille, son confort...c'est sûr qu'elle ne voulait pas changer son fils d'école...je comprends ce bout là...j'aurais même été prêt à vendre ma maison et aller sur la rive-sud si elle me l'avait demandé.

Amie: J'ai connu le même genre de situation avec un gars marié. Il m'avait dit qu'il savait qu'on étaient fait l'un pour l'autre et qu'il serait plus heureux avec moi, mais s'il me choississait, il aurait l'impression de faire un choix égoïste.

Moi: Je ne suis tellement pas comme ça moi...jme dit que la vie est courte...je la passerai pas malheureuse pour les autres...quand le bonheur frappe à la porte, je lui dit pas: Non, merci, retourne chez toi, je passe! Je lui ouvre la porte et jle laisse entrer. Oui, c'est égoïste et ça bouscule l'entourage...dommages collatéraux! Mais après un certain temps...tout le monde s'adapte quand c'est pour rendre les personnes qui nous entoure plus heureuses...pour moi, c'est clair. Quand on est heureux, on redonne ce que l'ont a autour, à nos proches.

Amie: Vu de même...c'est sûr.

Moi: Tsé, je connais tellement de couples qui restent ensemble car ils croient que c'est ça s'aimer...la maison, le chien, le chalet, l'auto, le bébé...ils reproduisent le modèle de leurs parents car ils pensent que c'est ça. De l'extérieur, c'est beau...mais en réalité, ils cohabitent, ils s'aiment par habitude et restent ensemble par peur de passer leur vie seuls...ou pour protéger leurs enfants...pour moi, c'est ça être égoïste! En amour, faut être honnête avec soi-même autant qu'avec l'autre et avoir le courage de parfois faire passer son bonheur avant le bonheur des autres...parfois au risque de causer une tempête.

Amie: Ouin, une tempête, ça fini toujours par passer...pis après, il fait beau!

Moi: Sinon on vit malheureux et aigris le reste de ses jours non? Moi, je vois ça comme ça, ça peut pas être autrement. Quand tu aimes quelqu'un et que cet amour est VRAI, fort et réciproque, comment peut-on le laisser aller et aller jusqu'à ignorer l'existence de cette personne?  Je ne comprends pas ce bout là...je ne le comprendrai p-être jamais...

Amie: Les femmes des fois, faut pas essayer de les comprendre...même moi des fois jme comprends pas...

Moi: I drink to that!


Source image: http://www.vb.eqla3.com/showthread.php?t=218756&page=111

jeudi 11 août 2011

Et quand vos peurs disparaissent



Et que les ombres demeurent
Je sais que tu peux m'aimer
Quand il n'y a plus personne à blâmer
Alors sans parler des ténèbres
Nous ne pouvons toujours trouver un moyen
Parce que rien ne dure éternellement
Même la pluie froide de novembre

[Axl Rose, November rain]


Source image: http://www.raphael-lugassy.com/php_uploads/wordpress/?p=583

lundi 1 août 2011

La vie ne vaut rien


Quel texte sublime de Stéphane Laporte (publié sur Cyberpresse le samedi 9 juillet 2011).

Mardi dernier, j’étais en meeting avec deux amies et collègues de travail, et nous avions tous nos ordinateurs devant nous. Machinalement, j’ai rafraichis le site de Cyberpresse sur mon écran, et c’est là que j’ai lu la nouvelle : Guy Turcotte déclaré non responsable. Ça m’a saisit comme un électrochoc. Tellement que j’ai relu la manchette à haute voix pour faire part de mon étonnement: Guy Turcotte déclaré non responsable.

Esther et Flavie m’ont regardé et j’ai senti que je venais de leur faire mal. On a partagé notre malaise pendant quelques minutes, puis on a continué à travailler avec une douleur en dedans qui ne passait pas.

Quelques jours plus tard, elle ne passe toujours pas. Pourtant, j’ai tout lu ce qui s’est écrit sur le sujet pour essayer de comprendre et calmer mon vertige. Ils ont été nombreux à nous l’expliquer ce verdict de non responsabilité criminelle en raison de troubles mentaux…

Les onze jurés ont fait leur devoir. Ils ont fondé leur décision sur les faits qui leur ont été exposés et sur les opinions des experts entendus. Ils s’en sont remis à l’article 16 du Code criminel qui prévoit que la responsabilité criminelle d’une personne ne peut pas être engagée si cette dernière, au moment du crime, ne faisait pas la distinction entre le bien et le mal, ou n’était pas en mesure d’apprécier la nature et la qualité de ses actes. Je comprends tout ça, mais la douleur est toujours là. Je dirais même qu’elle fait encore plus mal.

Les esprits rationnels ne devraient pas mépriser les gens qui, comme moi sont abasourdis par le dénouement de l’affaire Turcotte. Nous ne sommes pas d’émotifs vengeurs qui désirent lyncher l’homme qui a tué ses enfants. C’est beaucoup plus complexe que ça. Et ça va bien au-delà de cette cause.

Mardi, c’est la vie qui a perdu, une fois de plus.

Dans le monde des humains, la vie ne vaut rien. On se l’enlève, on se la gâche, on se la casse. La vie passe après l’argent, après le pouvoir, après Dieu. La vie passe même après l’amour. Alors on tue pour l’argent, pour le pouvoir, pour Dieu et même pour l’amour. Le monde se fout de ce qu’il y a de plus important. Le monde est fou. Le monde ne distingue que son bien et que son mal.

Et plutôt que de changer, que de bâtir une société qui placerait la vie au-dessus de tout, l’humain préfère justifier sa folie, l’excuser, la codifier. En fin de compte, les morts ont toujours tort. De toute façon, on ne peut plus rien faire pour eux. Alors on ne fait rien. Mais, ce faisant, on ne fait rien pour les prochains non plus.

Et c’est ce qui me fait le plus peur dans toute cette affaire, cette rationalisation de l’horreur. Cette défense de l’indéfendable. Ne nous demandez surtout pas de l’accepter. Les circonstances ne devraient jamais nous permettre de manquer à notre plus grand devoir d’êtres vivants : celui de prendre soin de la vie. Un parent a le devoir de prendre soin de ses enfants. Envers et contre tous, envers et contre lui. C’est ça, donner priorité à la vie.

Comment faire pour que les hommes arrêtent de se tuer ? Même pas besoin qu’ils s’aiment, juste qu’ils se sacrent patience. Qu’ils arrêtent d’essayer de régler leurs problèmes en éliminant les autres.

Où s’apprend le respect ?

Où s’apprend le sens des responsabilités ?

Où s’apprend la vie ?

À l’école ? À la maison ? Nulle part ?

Nous avons créé une société d’irresponsables. Et bien sûr, ce n’est la faute de personne.

Les questions fondamentales, on ne se les pose jamais, tellement on est pris par l’économie, la politique, le sport et les vedettes. Puis arrive un événement qui nous frappe au cœur. Qui nous fait nous sentir mal. Faut surtout pas se rassurer en se disant que tout est correct. Que la loi, c’est la loi. Que le système est ainsi fait. Qu’il faut tourner la page. Et passer à autre chose.

C’est l’inverse qui n’est pas normal. Toutes ces morts qui nous indiffèrent. Toutes ces morts qui ne nous empêchent pas de dormir. Toutes ces morts qui ne nous font pas mal. Pour une fois qu’il y en a deux qui nous bouleversent, laissons cette émotion nous nettoyer l’intérieur. On en a tellement besoin.

Il y a quelque chose de pourri au royaume des humains, et j’ai bien peur que ce soit notre âme.

La sentence de Guy Turcotte aurait été autre, la réalité serait la même, c’est juste qu’on ne l’aurait pas eue dans la face à ce point. Deux enfants sont assassinés. Personne n’est coupable.

C’est la vie.

Ce n’est rien.

La vie est faite de choix. Si vous êtes arrivé ici, c'est que vous l'avez choisi.