mercredi 11 mars 2009

Une journée pas comme les autres

Il y a des événements au cours d'une vie que l'ont oublie jamais. Aujourd'hui était une journée pas comme les autres et qui me marquera pour la vie.

L'anxiété s'est emparée de moi au réveil: c'était aujourd'hui qu'avait lieu les funérailles de V-M, mon ex-beau-frère, frère de V. mon ex...ce qui impliquait que si je m'y rendais, que je devrais revoir toute mon ex-belle famille. Pendant les années où moi et V. nous sommes fréquenté, nous étions très proches de nos familles respectives, mais en particulier de sa famille qui demeurait dans la région et à qui l'ont rendait visite régulièrement... qu'on le veuille ou non, fréquenter ces personnes pendant plus de 3 ans créer des liens qui survivent au temps, et parfois même aux tempêtes...j'en ai eu la preuve cet après-midi.

J'ai longuement hésité à savoir si je devais me rendre au funérailles...je n'avais pas revu V. depuis 1 ans et demie au moins et plus de 2 ans la belle famille...et puis surtout, j'ignorais ma présence dérangerais...je ne voulais pas mettre V. dans une position inconfortable...mais comme je lui ai posé la question et qu'elle ne m'a jamais répondu, j'ai pris sur moi de prendre la décision et d'en assumer les conséquences, qu'elles quelles soient.

Mon entrée au bureau ce matin fut des plus confuse...j'avais vraiment la tête ailleurs...je me demandais vraiment ce que j'étais venu faire ici...je regardais l'horloge au mur régulièrement, chose que je ne fais jamais...puis, à 11h30, je n'en pouvais plus, j'ai enfilé mon manteau et quitté pour Beauport. La cérémonie étant prévue pour 13h, j'arrivai à Beauport beaucoup trop tôt et me rendit compte que manger quelque chose serait probablement approprié vu mon état pitoyable... étant donné que je n'avais pris qu'un café depuis mon réveil.

Inutile de vous dire que j'ai été pratiquement incapable de manger quoi que ce soit...et intérieurement, je sentais que l'heure approchait...je devais donc vraiment quitté pour me rendre là-bas.

Sur place, la longue file allait jusqu'à l'extérieur du salon funéraire et j'ai bien dû patienter 20 à 30 minutes avant d'apercevoir les membres de la famille. En entrant dans le vestibule où la famille prenait place, j'ai senti le froid m'envahir soudainement...je ne sais pas si c'est moi mais j'ai eu froid dès que j'y ai mis les pieds...je ne savais trop où regarder, comme il y avait beaucoup de monde, j'ai tenter de regarder le moins possible en direction de la famille pour ne pas laisser paraître trop d'émotions avant de les voir face à face...et puis j'ignorais quel accueil me serais réservé...indifférent? glacial peut-être? Je continuai d'avancer dans la file avec ce froid qui me traversait le corps.

...

Lorsqu'il s'est retourné pour voir qui se tenait maintenant face à lui, le père de V. (et de V-M) à lâcher "ah ben câliss c'est ...(moi) "...il est venu les yeux pleins d'eau...j'ai alors voulu lui exprimer mes sympathies mais la poignée de main qu'il m'a donné à ce moment m'a tellement viré à l'envers que j'ai eu toute la misère du monde à parler...j'étais incapable de sortir dire un mot pendant 5-10 secondes.

...de toute ma vie, je le jure, je n'ai reçu plusieurs messages aussi puissants et sincères dans une poignée de main...je garderai pour moi l'ensemble des messages qui je crois m'ont été transmis par le père de V. car je désire partager ce moment avec elle plus tard... mais il y avait beaucoup d'émotions et je n'ai pu retenir ma peine plus longtemps lorsque j'arrivai à sa conjointe, S. qui m'a serré contre elle en me disant que je leur manquait beaucoup...j'ai alors éclater...ciboire...comment j'aurais pu faire autrement? je ne sais pas mais j'ai quand même essayer de me contenir le plus possible...la suivante était la mère de V. et je n'ai pu non plus me retenir de pleurer...en me serrant elle m'a remercier pour le beau mot que je lui avais laissé, ce qui m'a beaucoup touché.

... puis est venu V. Arrivé en face d'elle, j'avais les yeux tellement rouges que je ne me rappel pas avoir pris le temps de la regarder, j'avais repris un peu mon sang froid...je lui ai soufflé un mot à l'oreille...je comprends la réserve qu'elle affichait et qui est tout à fait justifié comme son nouveau copain se tenait juste à côté.

C'est en continuant la tournée que j'aperçus les oncles, les tantes qui m'ont tous démontré sans exception leur affection...mais revoir sa grand-mère m'a vraiment remuer à nouveau et je n'ai pu retenir mes larmes...elle m'a soufflé quelques mots puis m'a serré contre elle...j'aimais tellement toutes ces personnes...un proche m'a même dit: "Tu faisais partie de la famille tu sais..."

Il n'y a pas de mot assez puissant pour exprimer toutes les émotions que j'ai eu en cet après-midi pluvieux...Ce qui est particulier...c'est que je me rendais là pour consoler les proches et j'ai eu l'impression que c'est plutôt toute sa famille qui m'a consolé...étrange sentiment...vraiment weird...un mélange de respect, d'amour, de mélancolie, d'ennui, de joie... je ne me rappel pas avoir vécu autant d'émotions mélangées en aussi peu de temps.
..aujourd'hui, je me suis senti tellement aimé, on m'a démontré que j'étais apprécié et cela m'a rendu à la fois heureux et triste. Je vous aime et vous serez pour toujours en moi, où j'irai, je vous emporterez.
La vie est faite de choix. Si vous êtes arrivé ici, c'est que vous l'avez choisi.