dimanche 21 février 2010

1208

Du haut de mon 12e étage, je regarde le Parc Émilie-Gamelin juste en bas. L'été, le parc est empli de sans-abris, la plupart assez jeunes, qui y dorment par terre ou qui y boivent la nuit durant...mais en février, l'endroit est plutôt désert. D'ici je vois la pauvreté côtoyer les tours à bureau. Jme souviens de mon premier voyage affaire y'a 4 ans, ça m'avait frappé de voir ça...C'est une drôle de sensation d'oberver la pauvreté du haut d'une chambre du 12e avec 2 lits doubles (dont 1 innoccupé), avec le mini-bar et la télé HD...et la chambre payé par l'État...on se sent "coupable"...en tk, moi j'me sentais comme ça. On se fait quémander à chaque coin de rue par du "pauvre monde", on leur donne un peu de monnaie, espérant qu'elle puisse leur permettre de se payer à manger ou se payer un café. Puis, on s'habitue, c'est comme le reste...on en vient presque qu'à oublier que ces gens existent...C'est un peu de Montréal, du moins, le centre-ville.

J'y suis depuis lundi pour mon travail. Je repars demain matin, mais je ne trouve pas sommeil, malgré mon lit douillet. C'est un côté de Montréal que j'aime moins...mais ça vient avec...ça pis l'odeur des rues l'été.C'est p-être parce que je viens de terminer d'écouter un reportage à la télé d'un gars (Simon) qui s'en est sorti...sorti de loin et c'est p-être pour cela que le sujet m'inspire: du Crystal Met à Vancouver à presseur à Val d'Or avec une femme et un enfant. Faut le faire. Faut surtout le vouloir. Il disait que la moitié s'en sortiront jamais et qu'il espérait vivre jusqu'à 39 ans...c'est un autre monde pareil, mais je ne les comprendrai jamais non plus de faire ce choix....

Plus tôt ce soir, j'ai été au Gésu avec une amie voir le show de Mathieu Gratton: "Recherche de la femme imparfaite", 1h45 de show sur les relations homme-femme. J'ai bien aimé...belle soirée et très drôle...mais là, j'ai pogné un down en entrant dans ma chambre...j'ai p-être trop rit et là je reviens à la réalité-routine, retour à Québec demain, une pile de travail m'attendra, encore.

J'entrerai chez moi demain soir et je remonterai les thermostats pour mettre un peu de chaleur dans mon appart, parce que c'est bien la seule chaleur que j'aurai, encore. Je m'endormirai seul, encore, parce que j'attends, encore...chu tanné....

Suite du billet: retour à Québec. C'est une belle journée même si l'insomie m'a tenue jusqu'à 1h30 du matin. Une douche, un café puis go. Jme trompe évidemment de rue pour aller prendre le ta...de pont Jacques-Cartier mais fini par me retrouver au bout de 5-10 min...le temps jme rendre compte que j'tais perdu quoi. La route est belle, la musique est bonne et je file sur la 20. Je pense à elle, c'est sa fête demain. J'aimerais lui prendre quelques fleurs à Drummond (où y'a une immense serre) mais je ne peux pas...ça pourrait la placer dans une drôle de situation, même si je lui livre au bureau. Je passe tout droit, j'ai hâte d'arriver chez moi.12h30: j'ouvre la porte et jette un oeil sur mon répondeur. Pas de nouveaux messages. Bon. Je dois vérifier mes courriels avant de manger un morceau et de retourner au bureau. Puis, un message d'elle: "Merci pour ton mot de la Saint-valentin il m’a fait très plaisir … Moi aussi j’ai eu une pensée pour toi le 14 février…" .

Ce soir là, je suis entré chez moi, j'ai remonté les thermostats pour mettre un peu de chaleur dans mon appart, parce que c'est bien la seule chaleur que j'aurai, encore. Je m'endormirai seul, encore, parce que j'attends, encore...mais je me suis endormi en 30 secondes, avec le sourire, en me disant qu'il y avait bien pire dans la vie, comme Simon qui a vécu l'enfer, en traînant son sac de couchage, comme la dizaine d'autres qui dorment dans le parc Émilie-Gamelin et que j'observe de ma chambre 1208, quand je dois me rendre travailler à Montréal.

mardi 2 février 2010

C'était en décembre...

Je travaillais alors de nuit sur la route à 1hre de Québec dans ma Beauce natale, où j'avais dû retourner vivre temporairement après mes études. La nuit durant, j'écoutais le son de ma radio fredonner des airs qui aujourd'hui représentent tout pleins de souvenirs. Moi et C avions renoué et je vivais en permanence sur un nuage. Plus jamais je ne voudrais vivre séparer d'elle, de sa présence, de son odeur. Tellement qu'après mon quart de travail, vers les 5hre du matin, je faisais une heure de route pour aller la rejoindre au lit lorsque l'aube se pointait le bout du nez. Les kilomètres n'avaient pour moi aucune importance...aller la rejoindre m'importait plus que tout au monde. Lorsqu'enfin je me glissais sous les couvertures, complètement frigorifié, C me souriait, m'embrassait et se collait contre moi. Je n'oublierai jamais ces moments.

C'était encore l'hiver...lorsque je demandai à C d'aménager avec elle. Nous nous fréquentions alors que depuis quelques mois. Entre elle et moi, c'était encore la fougue, le feu et un amour au-delà de tout ce que nous avions souhaité. Nous nous comblions mutuellement la vie quoi, comme si notre chemin ne pourrais jamais se séparer, comme si quelqu'un l'avait tracé pour nous, mais ça, j'en ai déjà parlé...

Le fait que nous aménagions ensemble allait de soi. Me réveiller à ses côtés était un bonheur quotidien. Je la regardais dormir et elle avait l'air d'un ange. Lorsqu'enfin ses yeux s'ouvrait sous le rayon de soleil qui pénétrait la fenêtre, elle me souriait, comme si le simple fait d'être là, à ses côtés, lui embellissait la vie.

Aujourd'hui, je repense à cette période de ma vie. À quel point j'étais amoureux de C. Jme dis que lorsque ça arrivera à nouveau ce genre de truc, que j'en savourerai encore davantage chaque instant.

Si j'avais su que je l'aimais autant, je l'aurais aimée encore davantage.
Frédéric Dard

La vie est faite de choix. Si vous êtes arrivé ici, c'est que vous l'avez choisi.