Il y a de ces souvenirs qui, on ne sait trop pourquoi, ne s'effacent jamais. Du plus loin que jme rappelle, j'ai écouté Rocky I pour la première fois sur un videodisque (une espèce de 33 tours carré qu'on insérait dans un lecteur de type VHS) dans le magasin de télés de mon père au milieu des années 80. Je devais alors avoir 8 ou 9 ans tout au plus, mais je m'en souviens très bien.
Au fil des années qui passèrent, la série de films (1 à 5) de l'histoire de Rocky m'a rendu, comment dire, un peu accro aux personnages... si bien que la série au complet a fini par accéder, dans mon livre à moi, au rang de films cultes. "Culte" désigne ici une film que j'ai du voir au moins à 50 reprises, voir plus. Ce qui n'est pas peu dire.
En écoutant le 6e de la série ce soir pour la première fois, jme suis bien demandé pourquoi j'aimais voir et revoir l'histoire d'un gars ordinaire de Philadelphie mettre ses gants et manger une volée à toutes les fois. Pourquoi j'ai l'impression de manger les coups qu'il reçoit, pourquoi sa vie me parle et pourquoi j'ai le coeur qui me serre en même temps que le poing lorsqu'il frappe après s'être relevé.
C'est peut-être un peu parce qu'au fond, ce ne sont pas véritablement des films sur la vie d'un boxeur, ce sont des films sur le combat de la vie.
Outre les moments visuels forts de la série, ce qui me parle le plus, ce sont les instants plus profonds, le genre d'échanges qui peuvent passer inaperçus ou que l'ont oubli rapidement pour la majorité du public mais qui moi, me rejoignent comme une droite au coeur.
Parmi ces moments, il y a ce passage culminant dans Rocky V, où Rocky, sans le sous, revit une scène avec Mickey son manager dans le gym où tout à commencé:
Rocky 5 mickey qui t'aime par Jason5959
"Il faut que j’te dise un truc, si t’étais pas là, je serais peut-être plus en vie à l’heure qu’il est. Mais le fait que tu sois là et même un peu la, ça me donne une motivation, oui pour rester en vie parce que moi j’crois que des fois on meurt quand on a plus envie de vivre et la nature est beaucoup plus fine qu’on le croit. Petit à petit on perd des amis on perd un petit peu de tout, et à force de perdre encore et toujours on se dit mais à quoi bon vivre si c’est sa la vie. J’ai aucune raison de continuer mais avec toi, moi j’ai une raison de continuer et j’veux rester bien vivant, histoire d’assister à ta réussite. Et j’te lâcherai que quand tu seras champion vu que quand j’te lâcherai non seulement tu sauras te battre et j’vois bien que tu sauras t’occuper de toi en
dehors du Ring aussi !"
Bien sûr, il y avait Mickey, Appolo, Paulie...mais comment ne pas parler de son Adrian...l'amour de sa vie, son unique amour. « T’est ce qui m’est arrivé de mieux dans ma vie de fou » lui dira-t-il un jour. Adrian, c'est à la fois, l'amour et le roc de Gilbraltar de cet homme qui, une fois en-dehors du ring, devient si naïf, si fragile. Le décès d'Adrian, dans le 6e et dernier de la série, marque la fin de cette belle histoire. J'ai trouvé un superbe montage qui traduit bien leur histoire.
Puis le fils de Rocky, plus présent dans le 6e de la série. Vivant dans l'ombre de son père, il cherche sa voix et est visiblement un fils absent. Une scène mémorable entre le père et le fils survient alors:
"Je vais te dire un truc que tu sais déjà. Le soleil, les arcs en ciel, c’est pas le monde ! Y’a de vraies tempêtes, de lourdes épreuves aussi grand et fort que tu sois la vie te mettra a genoux et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire. Toi, moi, n’importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, c’est pas d’être un bon cogneur qui compte, l’important c’est de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. C’est comme ça qu’on gagne ! "Au fond, pourquoi j'aime Rocky Balboa? Rocky, c'est un peu monsieur tout-le-monde qui lutte chaque jour pour vivre. J'ai déjà lu quelque part que "Personne n'a dit que la vie était facile, mais qu'elle valait la peine d'être vécue". Rocky, c'est un battant, un vrai. Malgré les embûches, les barrières, il est l'exemple que même dans les pires moments de découragement, qu'il faut savoir se relever après une dure défaite, qu'il faut parfois se retrousser les manches et prouver au monde entier que c'est nous le plus fort. Et ça, ça me parle quand je file tout croche et ça me fait du bien de voir que lui aussi ne l'a pas eu toujours facile. La sagas Rocky, c'est le passage obligé afin de vaincre nos peurs, nos angoisses et nos doutes. C'est mettre en premier plan le respect, l'amitié, l'amour et le don de soi. Voilà pourquoi j'aime ce type.
Alors, qu'attendez-vous? Retrousser vos manches, redressez-vous, enfiler vos gants et battez-vous...la cloche n'a pas encore sonné, vous avez peut-être perdu un round, mais pas le combat.
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