lundi 12 août 2013

Mémoires de bacc

Le chou-fleur n'est pas autre chose qu'un chou qui est passé par l'université. 
[Mark Twain]

En touriste dans la région de Mégantic ce week-end avec une amie, nous avons eu tous deux l'idée de revenir par l'arrière pays Mégantic-Stornoway-Weedon-Disraeli-Thetford-Mines, bref, c'est pour vous donner une idée de ma définition de l'arrière pays...

Toujours est-il qu'en arrivant à Weedon, mon cerveau s'est mis à me faire des free games nostaliques de mes années de bacc passées à Sherbrooke. Ffffffffffffffff...ahhhhhhh! j'hais ça quand ça m'arrive. Pkoi ça me prend tout à coup? C'est que de Weedon à Theford-Mines, c'est la route que j'empruntais 2 x semaine pendant 3 ans pour revenir passer les week-end dans ma région natale.

J'me suis donc mis à feeler mélancolique (la musique n'aidant pas - Riders on the storm...j'écoutais beaucoup les Doors à cette époque). Et là jme remémore toutes ces fois où je roulais, parfois fatigué, parfois pris dans des similis tempête de neige, les restos où j'arrêtais parfois, affamés...la façon dont j'amorçais les courbes, les accélérations...la musique que j'écoutais...puis mes différents appartements. Fffffffffffffff...

Et puis vint les cours, la vie universitaire, l'odeur des livres...vous savez l'odeur des livres de la bibliothèque? ou celle de l'odeur des manuels scolaires neufs achetés à la Coop? La biblothèque, toutes les heures que j'ai pu passé là... Les profs, la couleur de murs, les salles de classe...mes horaies de cours...la vie sociale, le campus, les autres étudiants...j'avais l'impression d'avoir perdu beaucoup de souvenirs de ces années-là. Aujourd'hui, les médias sociaux immortalisent tout. Avant, on avait pas de cellulaire et on ne trimbalais pas d'appareil photo partout comme aujourd'hui. Si bien que j'ai souvent l'impression que ma mémoire a tendance à effacer certaines années de ma vie, du moins, à référé à certaines années pour me permettre "d'avancer" aujourd'hui (et j'avoue que parfois, ça me fais un peu freaker de le constater). Je ne sais pas si c'est clair, mais bon. Ça me donne l'impression que le cerveau met ça de côté, dans le tiroir du bas qui n'ouvre pas trop souvent.

Facade de mon ancienne faculté à l'UdS. C'était de loin la plus laide du campus.
En fait, les souvenirs de mes 3 années de bacc à l'UdeS que j'ai conservés sont plutôt pénibles. Comme je passais mes week-ends dans ma région natale, je ne m'étais pas vraiment mêlé à la vie sociale Sherbrookoise ou du campus. Je n'avais qu'un seul ami véritable (que j'ai encore aujourd'hui) et ce bout là, j'ai trouvé ça tough car je suis plutôt du genre social... mais y'avait un clash avec les personnes de ma promo...comme s'ils ne prennaient pas leur bacc au sérieux...mais moi, je ne pouvais pas me permettre d'échouer, je n'en avais pas les moyens. D'ailleurs, on était 140 en 1re année et on a terminé 45. Sinon, il n'était pas rare que je passais des soirées et nuits entières à étudier ou faire travaller sur des travaux de session. J'ai vraiment bûché pour avoir de bonnes notes. J'étais serré financièrement, travaillant 10-15h les week-ends pour payer mes dépenses personnelles et vivait sur les prêts et bourses. Car contrairement à plusieurs, moi j'ai payé 100% de mes 5 années d'études universitaires... :) mais j'en suis aujourd'hui très fier. Du côté amoureux, mon coeur battais pour C. mais notre relation était instable et la distance nuisait...bref, je n'étais stable nul part finalement...de quoi perdre quelques cheveux et avoir l'impression de perdre le contrôle de sa vie quelques fois.

Qu'ai-je appris de cette période? Que la vie, ce n'est pas toujours rose, c'est dur. Que je devais travailler fort pour réussir...Et que m'a appris l'université? En fait, bien peu de choses que j'ai appris dans les livres ou que l'ont m'a demandé lors des examens. De ça, il ne me reste pratiquement rien. Quand on y pense, c'est con non? En contrepartie, mon esprit critique et mon esprit de synthèse se sont développés...j'ai appris à rédiger et à être rigoureux...voilà ce que m'a léguer mon bacc.

Alors, pourquoi cette nostalgie soudaine? Quand j'y repense, je pense que c'est davantage de revenir à 20 ans que de revivre tout ça...car non, je ne voudrais pour rien au monde repasser et revivre ça....trop de stress, d'insécurités et quand je compare ces années à mes années suivantes à l'Université Laval, ces 3 années furent pratiquement un calvaire finalement. Les examens, les contrôles, les appartements en carton, le Kraft diner, les hot-dog et le café à 3h du matin, je passe.

2 commentaires:

Petite libellule a dit…

Moi non plus je ne retournerais jamais à cette période de ma vie... Statut financier précaire, choiX à faire, incertitude, charge d'étude imposante... Disons qu'on entre de plein pied dans sa vie d'adulte avec toutes les responsabilités que cela comporte! En même temps, j'ai des souvenirs d'euphorie à l'idée d'être enfin partie du foyer familial, les sorties, les flirts... Il y a tout ça en même temps au fond dans mes souvenirs.

Kalte a dit…

C'est fou comme on arrive à l'université mal préparé quand même...quand tu dois étudier à l'extérieur de la ville où tu habites, c'est multiplié par 100. Je ne l'ai pas dit mais j'ai regretté un peu mon choix d'aller à l'UdS...je l'ai choisie car c'était le meilleur programme au Québec mais pour avoir fait 2 autres années à Laval après, je me suis apperçu que j'aurais été moins stressé et plus dans mon monde ici...ce choix aurait même pu changer le cours de ma vie car j'aurais été proche de C. mais est-ce que la châine d'événements qui ont suivis après aurait été la même?...ah le destin...

La vie est faite de choix. Si vous êtes arrivé ici, c'est que vous l'avez choisi.