Je ne suis pourtant pas de nature "ramasseux" mais j'ai, depuis toujours, conservé mes trucs scolaires...mes cahiers, mes travaux, mes notes de cours...tout était entassé et classé par années scolaires primaire-secondaire-cégep et université dans des boîtes que j'avais "archivées" dans le garde-robe de la chambre d'amis.
Profitant du congé (et d'une journée à -30 degrés) jme suis dit que je pourrais bien jeter un œil à ces boîtes qui s'entassaient depuis déjà un bon moment. Ouvrant une à une les boîtes, j'ai réalisé que je me servirais jamais de tout ça...il faut dire qu'étant donné que jme dirigeais en enseignement à
l'époque, j'avais conservé intégralement tous mes cours universitaires
"au cas où" ça aurait pu me servir plus tard. Bref, vous voyez le topo.
Je commençai donc par celle du primaire...au contenu assez banal...des premières lettres et dictées dans les cahiers Canada...les livres de mathématiques...mes premières cartes de géo coloriées à la main, des échanges avec un "correspondant" (complètement oublié) d'une autre école (c'était la mode dans les années 80!)...des petits travaux de recherches...bref, ce genre d'artefacts que j'ai jugé "cute" mais inutile ma foi. Une fois le tri effectué, j'ai vraiment conservé que 2 ou 3 cahiers n'ayant aucune valeur autre que sentimentale.
La deuxième boîte était un peu plus chargée. J'avais conservé de mon passage au secondaire que les trucs de "contenu", surtout des cours qui me plaisaient...histoire, géo et quelques travaux en français. J'avais par contre conservé tous mes vieux agendas. Une fois passé à travers la boîte, bien peu de matos était intéressant et méritait d'être conservé...des vieux contenus de cours périmés depuis fort longtemps, à quoi cela pourrait-il bien servir? J'ai donc pratiquement tout envoyé mes 5 années de secondaire au recyclage (vieux agendas avec des noms de filles que jme souvenais pu d'avoir fréquenté inclus).😅
Tout comme ma boîte du secondaire, mes papiers de mes deux années passées au CEGEP - Sciences humaines sans maths svp - étaient bien serrés dans une autre boîte...En fouinant, j'ai réalisé à quel point j'avais quasi totalement oublié (involontairement) tous les cours (ou presque) et les profs (contrairement à ceux du secondaire) que j'avais eu au CEGEP. Des notes de cours et des travaux effectués dans des cours de "français" tels qu'Essai ou Littérature...non mais j'étais où pcq j'ai zéro souvenir d'avoir même suivi ces cours là!...ou des nombreux cours ou de psycho (que j'aimais beaucoup moins)...en passant par des cours "no names" comme "Intégration des acquis en sciences humaines" ou que sais-je d'autre encore...bref autant de cours que mon cerveau a, de toute évidence, placé dans le tiroir "oubliettes". Je n'ai vraiment que conservé en mémoire mes cours d'histoire et de philo ma foi (que j'aimais bien soit-dit en passant). En feuilletant les cahiers de cours, je me suis surpris à voir, avec mes yeux de 42 ans d'aujourd'hui, la quantité monstrueuse de matériel qu'on nous shootais; que dis-je, qu'on nous a entré dans le crâne...des concepts qui, à 95% du temps, ne m'ont jamais servi depuis.
Mes deux dernières boîtes, qui contenaient mes 5 années universitaires, étaient sans nul doute les pires. J'avais vraiment TOUT conservé, pensant un jour que ça pourrait probablement me servir. La vie m'ayant fait dévié depuis de ma trajectoire académique et qu'un retour à l’enseignement est, statistiquement parlant, improbable, je décidai de procéder tout de même cours-par-cours afin de ne pas envoyer au bac mon bacc (jeu de mot prévisible ici) et mes autres diplômes (lesquels m'ont pris 7 ans de ma vie à rembourser ensuite, disons-le.
Ce qui m'a d'abord frappé en ouvrant la boite "Université de Sherbrooke" (là où j'ai fait mon bacc), c'est de constater à quel point la majorité des titres des cours que je relisais m'évoquait des sentiments qui balançaient entre dégoût, indifférence et amnésie. Je me suis surpris à revoir toutes mes notes de cours (manuscrites, cela va de soi...les portables étaient hors de prix à l'époque - difficile à imaginer aujourd'hui quand même), mes examens et mes travaux pratiques (qu'on appelait TP dans le jargon) ...ces foutus TP...qui valaient 5% de la note finale, à raison d'un par semaine mais qui nous prenait entre 15-20h à faire...rien que de les revoir, j'avais envie de vomir...toutes ces soirées et parfois ces nuits passées à les réaliser avant le deadline...tout ça m'évoquait que de mauvais souvenirs...du mauvais stress surtout. Avec le recul, je juge que certains profs (pas la majorité mais quand même) abusaient carrément...pas étonnant qu'après la 1re année, la cohorte avait coupée de moitié...et que nous n'avons été qu'une quarantaine à graduer à terme...bref. Quand t'es jeune, que t'es dedans et que tu veux réussir, tu ne vois pas ça comme ça. T'entre dans le moule, tu te dis que c'est comme ça, et tu fermes ta gueule. Pour le reste, si j'avais constaté que le CEGEP nous avait bourré le crâne de contenus généralistes tellement ça tirait partout, j'ai réalisé du coup que les cours du troncs commun (obligatoires) de mon bacc m'ont bombardé le crâne de contenu spécialisé certes, mais parfois dignes des plus grands experts scientifiques...le genre de contenu qu'un prof n'a pas forcément besoin de savoir pour donner un cours quoi...presque qu'à chacun des documents de cours, jme disais tout haut "ça a pas de bon sens ce qu'ils nous apprenaient..." et j'aurais pu ajouter "de cette façon et en aussi peu de temps, par des supposés profs avec zéro pédagogie qui n'étaient là que pour obtenir leurs bourses de recherche"...bref, ça manquait d'équilibre...trop, c'est comme pas assez comme on dit. Je ne sais pas comment ça se passe pour les autres concentrations, mais j'imagine que c'est sensiblement la même chose...
Pour mes deux autres années à ULaval, les sentiments furent tout autres...j'ai éprouvé beaucoup de nostalgie en tombant sur mes évaluations de stages, mes préparations de cours et même mes notes de cours de mon 2e certificat...tout ça pour dire qu'heureusement que je me suis pas arrêté après le bacc...j'ai terminé sur une bonne note (Ok, jeu de mot facile). Étrangement, mes années à ULaval furent presque une "promenade au parc" en comparaison avec le calvaire que furent mes 3 années à UdS...à n'y rien comprendre...peut-être avais-je compris sur le tard ce qu'était l'université... Bref, tout ça pour dire que j'ai, malgré tout, littéralement "câlissé" tout le contenu de mes 5 années universitaires au recyclage...je n'ai conservé que mes travaux longs et mes évaluations de stage bien sûr.
Qu'ai-je retiré de tout cet exercice au point de ressentir le besoin d'écrire un billet la-dessus?
Je commençai donc par celle du primaire...au contenu assez banal...des premières lettres et dictées dans les cahiers Canada...les livres de mathématiques...mes premières cartes de géo coloriées à la main, des échanges avec un "correspondant" (complètement oublié) d'une autre école (c'était la mode dans les années 80!)...des petits travaux de recherches...bref, ce genre d'artefacts que j'ai jugé "cute" mais inutile ma foi. Une fois le tri effectué, j'ai vraiment conservé que 2 ou 3 cahiers n'ayant aucune valeur autre que sentimentale.
La deuxième boîte était un peu plus chargée. J'avais conservé de mon passage au secondaire que les trucs de "contenu", surtout des cours qui me plaisaient...histoire, géo et quelques travaux en français. J'avais par contre conservé tous mes vieux agendas. Une fois passé à travers la boîte, bien peu de matos était intéressant et méritait d'être conservé...des vieux contenus de cours périmés depuis fort longtemps, à quoi cela pourrait-il bien servir? J'ai donc pratiquement tout envoyé mes 5 années de secondaire au recyclage (vieux agendas avec des noms de filles que jme souvenais pu d'avoir fréquenté inclus).😅
Tout comme ma boîte du secondaire, mes papiers de mes deux années passées au CEGEP - Sciences humaines sans maths svp - étaient bien serrés dans une autre boîte...En fouinant, j'ai réalisé à quel point j'avais quasi totalement oublié (involontairement) tous les cours (ou presque) et les profs (contrairement à ceux du secondaire) que j'avais eu au CEGEP. Des notes de cours et des travaux effectués dans des cours de "français" tels qu'Essai ou Littérature...non mais j'étais où pcq j'ai zéro souvenir d'avoir même suivi ces cours là!...ou des nombreux cours ou de psycho (que j'aimais beaucoup moins)...en passant par des cours "no names" comme "Intégration des acquis en sciences humaines" ou que sais-je d'autre encore...bref autant de cours que mon cerveau a, de toute évidence, placé dans le tiroir "oubliettes". Je n'ai vraiment que conservé en mémoire mes cours d'histoire et de philo ma foi (que j'aimais bien soit-dit en passant). En feuilletant les cahiers de cours, je me suis surpris à voir, avec mes yeux de 42 ans d'aujourd'hui, la quantité monstrueuse de matériel qu'on nous shootais; que dis-je, qu'on nous a entré dans le crâne...des concepts qui, à 95% du temps, ne m'ont jamais servi depuis.
Mes deux dernières boîtes, qui contenaient mes 5 années universitaires, étaient sans nul doute les pires. J'avais vraiment TOUT conservé, pensant un jour que ça pourrait probablement me servir. La vie m'ayant fait dévié depuis de ma trajectoire académique et qu'un retour à l’enseignement est, statistiquement parlant, improbable, je décidai de procéder tout de même cours-par-cours afin de ne pas envoyer au bac mon bacc (jeu de mot prévisible ici) et mes autres diplômes (lesquels m'ont pris 7 ans de ma vie à rembourser ensuite, disons-le.
Ce qui m'a d'abord frappé en ouvrant la boite "Université de Sherbrooke" (là où j'ai fait mon bacc), c'est de constater à quel point la majorité des titres des cours que je relisais m'évoquait des sentiments qui balançaient entre dégoût, indifférence et amnésie. Je me suis surpris à revoir toutes mes notes de cours (manuscrites, cela va de soi...les portables étaient hors de prix à l'époque - difficile à imaginer aujourd'hui quand même), mes examens et mes travaux pratiques (qu'on appelait TP dans le jargon) ...ces foutus TP...qui valaient 5% de la note finale, à raison d'un par semaine mais qui nous prenait entre 15-20h à faire...rien que de les revoir, j'avais envie de vomir...toutes ces soirées et parfois ces nuits passées à les réaliser avant le deadline...tout ça m'évoquait que de mauvais souvenirs...du mauvais stress surtout. Avec le recul, je juge que certains profs (pas la majorité mais quand même) abusaient carrément...pas étonnant qu'après la 1re année, la cohorte avait coupée de moitié...et que nous n'avons été qu'une quarantaine à graduer à terme...bref. Quand t'es jeune, que t'es dedans et que tu veux réussir, tu ne vois pas ça comme ça. T'entre dans le moule, tu te dis que c'est comme ça, et tu fermes ta gueule. Pour le reste, si j'avais constaté que le CEGEP nous avait bourré le crâne de contenus généralistes tellement ça tirait partout, j'ai réalisé du coup que les cours du troncs commun (obligatoires) de mon bacc m'ont bombardé le crâne de contenu spécialisé certes, mais parfois dignes des plus grands experts scientifiques...le genre de contenu qu'un prof n'a pas forcément besoin de savoir pour donner un cours quoi...presque qu'à chacun des documents de cours, jme disais tout haut "ça a pas de bon sens ce qu'ils nous apprenaient..." et j'aurais pu ajouter "de cette façon et en aussi peu de temps, par des supposés profs avec zéro pédagogie qui n'étaient là que pour obtenir leurs bourses de recherche"...bref, ça manquait d'équilibre...trop, c'est comme pas assez comme on dit. Je ne sais pas comment ça se passe pour les autres concentrations, mais j'imagine que c'est sensiblement la même chose...
Pour mes deux autres années à ULaval, les sentiments furent tout autres...j'ai éprouvé beaucoup de nostalgie en tombant sur mes évaluations de stages, mes préparations de cours et même mes notes de cours de mon 2e certificat...tout ça pour dire qu'heureusement que je me suis pas arrêté après le bacc...j'ai terminé sur une bonne note (Ok, jeu de mot facile). Étrangement, mes années à ULaval furent presque une "promenade au parc" en comparaison avec le calvaire que furent mes 3 années à UdS...à n'y rien comprendre...peut-être avais-je compris sur le tard ce qu'était l'université... Bref, tout ça pour dire que j'ai, malgré tout, littéralement "câlissé" tout le contenu de mes 5 années universitaires au recyclage...je n'ai conservé que mes travaux longs et mes évaluations de stage bien sûr.
Qu'ai-je retiré de tout cet exercice au point de ressentir le besoin d'écrire un billet la-dessus?
En regardant tous ces cours que j'avais suivis, particulièrement au CEGEP et pendant mon bacc, je remettais pratiquement en question le continuum scolaire québécois...trop de connaissances en si peu de temps, ça donne pas toujours les meilleurs résultats. Y'a qu'à lire les médias sociaux de nos jours pour constater que tout le monde est devenu expert en tout et croit tout savoir sur tout...et je vous épargne la qualité du français...le résultat final est plus souvent qu'autrement médiocre. Je ne mets pas entièrement la faute sur l'école, mais je la tiens en partie responsable. Par ailleurs, en regardant toutes mes boites, mes notes, mes cahiers, après secondaire, j'avais le sentiment d'avoir littéralement passé (voir même perdu même si je sais que ce n'est pas réellement le cas) 7 ans de ma vie à apprendre des connaissances qui, la plupart du temps, ne m'ont jamais servies après. Par contre, jme rappelle que certains cours comme "Les grandes questions biologiques" au CEGEP, qui traitait d'enjeux environnementaux et de santé par exemple nous enseignait des connaissances beaucoup plus utiles afin de construire une pensée citoyenne...car c'est là peut-être d'où origine mes réflexions à la base de ma critique...à quoi sert la poursuite d'études post secondaire? Bien sûr, à acquérir des connaissances afin de pratiquer un métier ou une profession me direz-vous...mais encore faudrait-il comprendre ce que l'ont nous fait apprendre, non? À mon sens, à construire 4 choses: l'esprit critique, l'esprit de synthèse et l'esprit scientifique...mais par-dessus tout (et on a tendance à l'oublier), à développer une pensée citoyenne - comment pourrais-je contribuer à faire une société meilleure une fois ma formation terminée? Lorsque j'examine le système avec mon regard d'aujourd'hui, force est de constater qu'il comporte de nombreuses fissures...et personne ne semble réellement s'en soucier. Inquiétant.
Mais de manière générale (et c'est le plus important), au fur et à mesure que je découvrais le contenu de
mes boîtes, jme demandais bien pourquoi j'avais décidé de garder "ces vieilles affaires" (inutiles en bout de ligne)...jveux dire,
des trucs du primaire, du secondaire et du CEGEP en
particulier...peut-être pensais-je y retrouver de "bons souvenirs"...ou
revivre une nostalgie quelconque? Rien de tout cela n'est arrivé...à
l'inverse, j'ai donc pratiquement regretté d'avoir conservé tout ça. En vieillissant, je réalise qu'il faut savoir laisser le passé là où il doit être. Je vous conseille de faire pareil. Facile à dire me direz-vous. Je sais.
1 commentaire:
https://desfoisjaimerais.blogspot.ca/2018/05/retour-en-douce.html
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