dimanche 11 décembre 2011

Vous avez le droit de garder le silence...

« Les douleurs légères s'expriment. Les grandes douleurs sont muettes. »
                     [Sénèque]


Épilogue
J'ai cherché la signification de cette citation de Sénèque (qui ne date pas d'hier en passant)...la seule intéressante que j'ai trouvé disait à peu près ceci: "Lorsque la douleur est trop intense, elle ne laisse plus de force pour l'exprimer"...vérité ou simple théorie?

J'ai moi-même tendance à ne jamais parler (hormis ici bien sûr, lieu anonyme qui me sert d'exutoire) des profonds déchirements que je vis depuis plus d'un an à mon entourage et même à mes amis très proches. La peur du regard ou du jugements des autres probablement...et l'importance de l'image que je projette. Je n'aime pas me plaindre de mon sort...y'a bien autre chose de pire dans la vie que d'avoir été rejetté par une femme qui nous aime et qu'on aime non?

Seul écrire dans ce blog m'aide à evacuer en partie ce qui me brasse parfois en-dedans. C'est à la fois libérateur pour moi, mais je peux concevoir qu'à la longue, quelqu'un qui me lit régulièrement peut se lasser de m'entendre rabrouer les mêmes histoires racontées sous un angle différent...j'ai l'air contamment de jouer les mélodrames et pourtant, dans la vie au quotidien, que je suis plutôt du genre clown qui aime rire et faire rire tout le monde...

Par contre, que de se torturer soi-même à chercher des explications rationnelles ou irrationnelles afin de comprendre le pourquoi d'une rupture, de décisions et de comportements contradictoires (avec tout ce que cela implique), c'est tout-à-fait moi. J'aime aller au fond des choses et comprendre le pourquoi...c'est plus fort que moi. Ce qui m'a inspiré le présent billet, c'est le silence.

Vous avez le droit de garder le silence...
...tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Cette phrase, bien connue des milieux policier, serait-elle aussi applicable dans la vraie vie? Comment alors expliquer le silence volontaire de l'autre dans une relation ou lorsque l'ont cherche à régler une situation après une rupture? Quel est l'explication rationnelle derrière ce comportement? Comment réagir face au silence? Voici le fruit (résumé) de mes recherches sur cette question...


En soi, le silence est une forme de communication comme une autre dont le premier sens est « je n'ai pas envie de m'exprimer ». Mais en fait il s'agit plutôt d'un « je ne sais pas comment exprimer ce que je ressens ». Peut-être parce que le ressenti est flou, mal cerné, ou effrayant. Ou peut-être par crainte des réactions face à ce ressenti, par peur d'être "incompris".

Ce peut aussi être un « je sais que tu as envie que je parle et je ne le ferai pas, exprès pour te déranger ». Quoi qu'il en soit, faire sortir quelqu'un du silence demande tact et patience. Dans l'affectif on est pris dans la dynamique relationnelle et les actes de chacun entrent en résonance avec ceux de l'autre. D'ailleurs le silence peut prendre ici un sens supplémentaire : « je n'ai pas envie de te donner les explications que tu attends».

J'avoue avoir eu du mal à comprendre le silence de C. depuis les événements. Ses explications à la suite de son volte-face étaient pour moi incompréhensible et son mutisme depuis m'a désaçonné puis frustré. Depuis juillet 2010, j'ai tenté d'entrer en contact avec elle par courriel à 2 reprises et lui ai laissé un message sur sa boîte vocale au bureau une fois pour lui exprimé ce que je ressentais (j'en avais besoin car c'était pour moi une étape importante dans mon processus de deuil)...tentatives toutes laissées sans réponse. La 3e fois, toujours avec le même courriel (oui j'avoue avoir été insistant), elle m'a certes répondue, mais m'a demandé de "lâcher prise" mais sans plus...La dernière fois (il y a environ 2 mois), j'ai tenté une approche plus amicale par courriel en l'invitant à venir prendre un verre en ami mais encore là, ma demande est demeurée lettre morte.

Selon ce que j'ai lu:
« À la fois accepter ce silence pour ce qu'il est, et exprimer ce que l'on ressent à ce propos. C'est à dire prendre acte de la "communication" de l'autre, tout en se positionnant en réaction : « si tu n'as pas envie de me parler je n'insisterai pas, par respect envers toi ». Ainsi chacun reste responsable de son côté de la relation, sans empiéter sur le territoire de l'autre, sans le prendre en charge ni le renvoyer à son mal-être. La meilleure attitude serait probablement de dire : « c'est ta problématique est il te revient de la gérer à ta façon, mais si tu as besoin de moi tu peux toujours me faire signe ».
Épreuve douloureuse du silence de l'autre: "une petite mort"
Le silence de C. représente pour moi un déni ou une fuite...c'est à tout le moins ce que je crois. C. n'a pas envie de défendre les déclarations qu'elles m'a faites, les faits et gestes qu'elles a posé pendant la période où l'ont a repris contact. Même si elle m'a écrit qu'elle avait été sincère et honnête avec moi pour tout ce qu'elle m'a dit et redis...et pour tout ce qu'elle a fait, n'en reste pas moins que son silence pèse lourd sur moi encore aujourd'hui, car j'avais mis toute ma confiance en elle et je me sens parfois encore triste d'avoir été aussi naïf et rêveur...et son silence n'a fait qu'alimenter ce sentiment car j'ai beau essayer, je n'ai pas encore trouver toutes les explications dont j'ai besoin pour vivre l'âme complètement libre. 


Ce message non-dit présente l'inconvénient majeur de ne pas donner de clés explicatives. Il interfère puissamment dans la relation sans dire comment. Une attitude logique va consister à aller vers le mutique et lui demander ces explications manquantes. Sans réponse il conviendra d'opter pour une nouvelle stratégie : ne pas insister. Plus sûrement en entrant soi-même dans le silence pour se préserver de la douleur ressentie. Car c'est une épreuve qui peut être douloureuse que d'être confronté à un refus de communication dans une relation affective. C'est une petite mort, une absence de l'autre, un vide dans la relation.

Conclusion
Ma lecture sur la question se termine en expliquant que "disparaître dans un silence indéfini tenant lieu de rupture relationnelle est un acte qui s'inscrit dans d'autres enjeux." Avec un peu de recul et connaissant C., son silence n'est peut être qu'un moyen d'auto-défense...envers moi et envers elle-même. En rompant tous les contacts, elle croit p-être pouvoir m'oublier plus facilement et vouloir que je l'oublis plus rapidement aussi. Le seul hic, c'est que cette technique de rupture n'a pas fonctionné dans le passé et a pu résister à plus de 7 ans de "silence radio" complet entre nous deux...et l'ont s'est quand même retrouvé après tout ce temps comme au premier jour...pourquoi cette fois serait-elle la bonne? L'autre option, c'est que les grandes douleurs, seraient-elles, effectivement, muettes?


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