dimanche 14 octobre 2012

La vie sans eux

Perdre sa mère ou son père c'est perdre une partie de soi, c'est aussi la mort d'une partie de nous-mêmes...on devient orphelin d'amour. 

NDLR: Il y a longtemps que j'ai commencé à rédiger ce billet. Je le laissais en plan puis quelqu'un m'a récemment abordé sur le sujet si bien que je me suis dit que je devrais me botter le derrière. Voilà qui est fait. 

J'ai trouvé le passage ci-haut (ou à peu près) sur le net. Je trouve qu'il semble bien décrire le sentiment qui doit nous habiter lorsqu'on perd sa mère ou son père. Rassurez-vous, mes parents vont bien, je leur ai d'ailleurs rendus visite ce week-end. Je suis de ceux qui peuvent s'estimer chanceux d'avoir encore ses 2 parents, en relative santé, à une heure de route et encore ensemble de surcroît. Avec les années qui passent, je réalise ma chance et j'en profite. Ma soeur, qui vit à 10h de route ne peut en faire autant.

Si j'aborde le sujet, c'est que mes parents m'ont annoncé il y a quelques mois qu'ils m'avaient désignés pour être l'exécuteur testamentaire lors de leur décès. La nouvelle m'a peu réjouie...non pas que je ne veuille pas faire le job, mais en mon fort intérieur, j'ai réalisé que mes parents venaient de franchir le cap des 65 ans...qu'ils vieillissaient...et que le jour où j'allais en perdre un des deux ne pouvaient que qu'être plus près que plus loin qu'avant.

Lorsqu'on est jeune, on ne réalise pas ce genre de choses. On croit, à tort, que nos parents seront toujours là, avec nous...qu'ils verront nos enfants, qu'ils nous conseillerons, qu'ils auront éternellement entre 45 et 55 ans...(ni trop jeunes, ni trop vieux) mais c'était dans ma tête tout ça...évidemment...eux aussi vieillissent en même temps que nous...! Si bien qu'on se réveille un matin et qu'on réalise qu'ils commencent à avoir des petits bobos ici et là...un genou, du cholestérol, quelques pilules, des ralentissements. C'est alors qu'on se pose la question qui tue: Mais que sera ma vie sans eux? Comment puis-je me préparer à cette fatalité afin d'éviter la brutalité du choc?

Ma mère 
Ma mère est pleine de défauts...ses critiques envers les comportements de mon père sont souvent acerbes, elle est soupe au lait et j'ai réalisé avec les années qu'elle est un peu obsédée par l'entretien de sa maison (elle met tout son cash là d'ailleurs). Mais c'est ma mère alors je l'aime comme elle est, je n'ai pas le choix! C'est elle qui m'a donné tout ce qu'une mère donne à ses enfants...et la-dessus, elle est irréprochable. Mais dans ma vie adulte, elle est encore ma meilleure conseillère pour mon travail, elle m'a longtemps soutenue pour mes études et sans son soutien, j'ignore si j'y serais arrivé. Au quotidien, elle répare encore mes trucs qui ont besoin d'être cousu (je suis nul), me conseille sur les plantes a mettre dans mes plates-bandes et comment cuisiner des trucs que j'ai jamais fait...et je vous évite si je tombe malade...:) 

C'est avec elle que je parle quand j'appelle chez mes parents...et elle doit bien m'envoyer 10 mails de jokes par jour...bref...le genre de trucs qu'une mère fait pour un fils j'imagine...quand elle quittera, je vais non seulement perdre tout ça, sa perte me laissera sans doute un grand vide en dedans. Ça va paraître weird, mais avant je flushais le 3/4 des mails de jokes qu'elle m'envoyait car je n'avais pas le temps de tous les lire...mais depuis, je fais l'effort de les ouvrir car jme dis que viendras un jour où je n'aurai plus aucun courriel d'elle...c'est fou hein. C'est pourquoi j'essaye d'entretenir le plus possible une relation harmonieuse avec elle...de prendre le temps qu'il faut avec elle pour ne pas regretter de ne pas l'avoir fait quand je pouvais encore le faire...

Mon père
Mon père me ressemble beaucoup côté caractère, il est du type plutôt social et épicurien...pour lui, il faut profiter de la vie maintenant plus que se priver pour en jouir plus tard. Ma mère étant plutôt de type prudente, je suis un mix des deux je crois bien. 

Quand j'étais enfant, il était plutôt attentionné et présent. Bon, ce n'était pas parfait mais je n'en ai pas souffert disons. Contrairement à la relation avec ma mère (ma mère entrent dans des sujets plus profonds), je ne peux dire que je communique autant avec mon père. Mon père est toutefois mon meilleur conseiller pour les décisions importantes...ma maison, mes finances, ma voiture...mais ça se limite pas mal à ça...quand j'y pense, je réalise à quel point c'est un homme que je ne connaîtrai qu'en surface. C'est comme ça, ça a toujours été comme ça, c'est générationnel je crois, typique des boomers. J'ai vu mon père versé une larme pour la première fois au décès de sa mère il y a 3 ans, avant que je ne la porte en terre. Ça m'a donné une boule dans la gorge cette fois là, je dois l'avouer...comme si, pour la première fois de sa vie, il avait baissé sa garde et assumer sa vulnérabilité d'enfant. 


Que sera ma vie sans eux? Comment me préparer à cette éventualité? Il n'y a pas de recette. Les perdre me laissera sans nul doute un trou béant dans le coeur...j'aurais sûrement beaucoup de peine, de douleur...c'est inévitable. Mais on meurt tous un jour...il faut donc se préparer mentalement, du mieux que l'ont peut, un peu comme je l'ai fait avec mes grands-parents. Leurs décès rapprochés, il y a quelques années, m'avait vraiment attristé, les ayant porté en terre les 3 en même pas 2 ans...réalisé qu'on les as perdu pour toujours...ça ne peut que donner un coup au coeur. 

Pour mon père et mère, je suis maintenant conscient qu'ils n'ont plus 45 ou 55 ans...que ce moment peut survenir d'un jour à l'autre ou dans seulement une dizaine, une quinzaines d'années, plus qui sait? Et dans quel état seront-ils à ce moment là? Qui peut savoir? Il faut être préparer à toutes éventualités. Mais pour l'instant, je tâche de profiter de chaque moment avec eux, de demeurer présent. Il faut éviter les regrets...les faire parler de leur passé, de leurs expériences, pour en tirer profit...pour garnir ma tête de beaux souvenirs...car les souvenirs, c'est tout ce qu'on emporte avec nous de l'autre côté, alors aussi bien qu'ils soient beaux, non? 




Source image: http://www.funeraldirectoryusa.com/?page_id=20656

12 commentaires:

prinsessan Fluflu a dit…

Je donnerais 10 ans de ma vie pour avoir ce que tu as.
Joli texte,tu as... presque ;).. tout compris.
Quand ils seront partis, personne ne pourra les remplacer.
Mais tu auras ta soeur, les autres membres de la famille, des amis, ( et moi :) )
pour te donner le goût de continuer ton chemin
un beau sourire.
Et tous les souvenirs te tiendront le coeur chaud.
Aime-les, beaucoup, dis-le-leur !
:)

Petite libellule a dit…

Ta mère semble être un clône de ma belle-mère... :)

Ma mère à moi, elle voyage, lit Le Devoir, prend de grandes marches tous les jours, a un cercle d'ami(e)s. C'est une mamie très présente pour ses petits-enfants. Par contre, elle est assez froide comme personne, contrairement à ma belle-mère qui est très chaleureuse, et qui leur cuisine toujours plein de desserts!

Mon père, je le vois 3 fois par année et c'est - et ça restera certainement - une relation très en surface. Je ne tiens pas à changer les choses, c'est un étranger pour moi, je n'aurai pas eu la chance de savoir c'est quoi un père présent et aimant. J'en ai fait mon deuil, même si parfois, ça me fait quelque chose quand je vois combien certains pères agissent avec leur fille. C'est la vie je suppose!

L'impulsive montréalaise a dit…

C'est drôle que tu parles de ça juste maintenant. Hier, j'ai vu mes parents et pour la première fois, j'ai vaguement abordé, et de moi-même, le sujet de où sont leurs papiers, s'ils sont en ordre. Avant ça, j'avais toujours refusé formellement qu'ils en parlent. Tout juste si je ne me bouchais pas les oreilles en me mettant à chanter à tue-tête. Mais ils vieillissent tranquillement, dans la cinquantaine... Qui sait ce qui pourrait arriver ? Il n'y a pas que vieillir aussi. Nous avons perdu des gens de cet âge-là environ dans ma famille il y a quelques années dans un accident de voiture...

Pour autant, le sujet s'est vite fermé de lui-même. C'est un sujet difficile. Juste l'idée de la mort de mes parents me fout un immense vertige dans la poitrine et dans le ventre.

Yuan a dit…

On s'en remet, ça peut être long, c'est toujours difficile.
Les unions, les enfants, les ruptures, les décès, c'est ça qui fait que t'es pas la même personne à 50 ans qu'à 20 ans.
Yuan

Kalte a dit…

@Princessan: J'en ai compris une partie c'est vrai mais je ne crois qu'on ne sait jamais vraiment jusqu'à notre propre mort.

@Libellule: Je constate que tu as déjà fait une bonne analyse de tes parents...dommage pour ton père. Mais comment réagiras-tu à son décès? T'es-tu déjà posé la question? (je suis curieux)

@Impulsive: Je crois qu'il est bon de se préparer à l'éventualité afin d'atténuer le deuil...et d'apprécier davantage leur présence...

@Yuan: T'as tellement raison! Je crois que dans chacun de ses évènements, on a qq chose à apprendre, un bénéfice à retirer, même si sur le coup, on n'y vois rien...et qu'on trouve la vie injuste. La vie est injuste de toute façon!

Petite libellule a dit…

Oui, bien sûr, je me suis déjà posé la question. Ça va me faire de la peine, c'est sûr, mais en même temps, il ne me manquera pas puisqu'il ne fait pas partie de ma vie. Je resterai sans doute avec bien des questions sans réponses...

Kalte a dit…

@Libellule: Je ne connais pas ton histoire alors j'imagine que tu as tes raisons et elles sont sûrement bonne. De mon côté je ne sais pas si je pourrais vivre sans le confronter, mais j'imagine que tu l'as déjà fait sans résultat...bref, chacun a ses petites histoires...comme tu dis, ça fait partie de la vie.

prinsessan Fluflu a dit…

Tu écris:
"Ma mère est pleine de défauts...ses critiques envers les comportements de mon père sont souvent acerbes, elle est soupe au lait et j'ai réalisé avec les années qu'elle est un peu obsédée par l'entretien de sa maison "

Quand je dis que tu as... presque.. tout compris
je me réfère à ce passage , voir ci-dessus.

Tu es dur quand tu dis que ta mère est pleine de défaufts !!
Maintenat est-ce que tu connais
TOUT le pourquoi de ces critiques envers ton père ??
Il a l´air sympa comme tu le décris, mais ta mère
a peut être toujours fait comme il voulait.
Aujourd´hui, elle ose peut être lui dire certaines choses plus ouvertement.

Elle n´est peut être pas complètement heureuse.
Et sa maison, c´est peut être ce qui lui reste pour
se valoriser. C´est sa fierté.
Elle se sent peut être seule, toi et ta soeur étant loin.

Tu vois, je me fais son avocate, solidarité féminine oblige ;p
et puis parce que des défauts, on en a tous. ;)

prinsessan Fluflu a dit…

Tiens, on ne répond pas à mon commentaire... ;p

Kalte a dit…

Je ne réponds pas car ce sont des choses que je préfère garder pour moi, j'étale une partie de ma vie certes, mais jusqu'à un certain point...je ne ferai pas la psychanalyse de ma famille en public...désolé!

prinsessan Fluflu a dit…

Loin de moi l´idée de te demander de faire la psychanalyse de ta famille...
(Là, tu essaye de retourner la "faute" contre moi !)
...bien au contraire,
j´ai été très étonnée que tu écrives ce que tu as écrit en parlant de ta mére en particulier.
Dans le poste suivant, sur les rêves, dans un de tes commentaires que tu m´adresses, tu dis qu´il ne faut pas porter de jugements,
surtout vu de l´extérieur.

Et bien c´est justement ce que je voulais dire.
Il y a des choses sur ta mère que tu ne connais peut être pas.
Aussi ne faut-il pas dire, comme tu l´écris, :
"ma mère est pleine de défauts"
Je n´aurais personnellement jamais écrit cela sur un blog, c´est tout.

Kalte a dit…

De dire "ma mère est pleine de défauts", c'est une expression...puis je ne suis pas de l'extérieur, je suis son fils, difficile d'être plus intérieur! :)

Bref, je peux dire ma mère est comme si ou comme ça, c'est une chose, mais de trouver les causes du pourquoi elle est comme ça, c'est ça une psychanalyse, et c'est ce que jai cru lire dans ton commentaire, sauf erreur. Mais bon, j'ai p-êtr mal interpréter, ça arrive. Sujet clos.

La vie est faite de choix. Si vous êtes arrivé ici, c'est que vous l'avez choisi.