dimanche 1 décembre 2013

Dehors novembre




Aujourd'hui, j'ai été voir une vieille amie, une ancienne collègue que j'avais connue y'a maintenant 9 ans mais que je n'avais plus revue depuis 6 ans. Si j'occupe mon poste actuel, c'est en partie à cause d'elle. Elle qui a vu en moi un potentiel qui m'a amené à me dépasser. Elle m'a montré beaucoup et je lui serai toujours redevable de m'avoir donner la chance de me faire valoir. 

On a passé 3h à rattraper le passé, se raconter nos vies...à parler de ceci, de cela...a remuer ma vie depuis ma rupture avec V. (elle était rendue là dans mon histoire de vie) et tout le reste...pour finalement apprendre qu'elle avait fait une dépression, qu'elle a été internée et suivie en psychiatrie et fait une tentative de suicide l'an passé. Elle a depuis perdu son emploi et vient d'être déclaré invalide au travail...oufffff...

Comment trouver les mots?...incroyable comment la vie peut basculer en si peu de temps...c'est tellement triste...mais plutôt que d'avoir une attitude de pitié, ou même d'empathie, j'ai plutôt joué la carte de l'espoir, pcq que je pense que c'est ce qu'elle avait le plus besoin. De lui rappeler ses bons coups plutôt que ses échecs, du moins, j'ai essayé. Difficile de trouver les mots, sinon de lui dire qu'on l'aime, qu'on est là...et c'est tout. Elle s'est tournée vers Dieu et la prière pour s'en sortir, je respecte ça...peu importe la façon, l'idée c'est de croire que le vent peut encore tourner je crois.

Quand j'ai quitté en voiture pour le retour (j'avais 45 min de route à faire) je ressassais tout ça dans ma tête...je feelais pas pour faire des jokes...disons que j'étais, comment dire, un peu bouleversé...j'ai parlé de moi, de mes petits problèmes...mais à côté de moi, sa vie récente, c'est la descente aux enfers...et là, ça m'a rappelé comment feelais Dédé Fortin...d'une chanson en particulier...que ça pouvait s'approcher de comment elle se sentait en dedans...et en ce 1er décembre (y'a jamais de hasard), j'ai juste envie de dire Dehors novembre!


Dehors novembre je suis couché dans mon grand lit 

Du coin de mon oeil par la fenêtre j'vois l'hopital 
Chu pas capable de croire qu'y faut j'm'arrête icitte 
Mais j'suis tout seul, pis d'toute façon ça m'fait trop mal 

Mon corps c'est un pays en guerre sul point d'finir 

Le général de l'armée d'terre s'attend au pire 
J'ai faim, j'ai frette, je suis trop faible pour me lever debout 
On va hisser le drapeau blanc un point c'est toute 

J'entends l'téléphone qui hurle, j'ai des amis 

J'voudrais tellement pouvoir me lever pour leur parler 
Leur dire allo! C'est moi j'suis correct, j'suis toujours en vie 
La planète tourne, est pas supposée tourner sans moi 

Mon ennemi est arrogant et silencieux 

Y s'calisse ben d'savoir si j'suis jeune ou si j'suis vieux 
Y'est sûr de lui y'est méthodique y prend son temps 
Y'est au service d'la mort y connait pas les sentiments 

Ces derniers jours j'ai du vieillir de quatre milles ans 

En visitant de vieux souvenirs dont j'suis pas fier 
Pour faire la paix avec ses regrets ça prend du temps 
Je me retrouve cent fois plus fatigué, trop fatigué mais moins amer 

L'histoire du monde pis mon histoire sont mélangées 

J'viens juste de r'vivre cent milles autres vies en une seconde 
Toutes mes conneries pis l'ambition de l'humanité 
Ça r'vient au même y'a pas d'coupable, y'a pas de honte 

Mais j'suis heureux parce qu'au moins j'meurs l'esprit tranquille 

J'vais recommencer mon autre vie d'la même façon 
J'vas avoir d'l'instinct, j'vas rester fidèle à mon style 
L'entente parfaite entre mon coeur et ma raison 

L'harmonica c'est pas un violon, c'est pas éternel 

Et pis ça pleure comme si c'était conscient de son sort 
D'ailleurs à soir je me permet de pleurer avec elle 

J'attends un peu, j'suis pas pressé j'attends la mort

(Paroles et musique: André Fortin)

Petite tranche de vie sans lien direct avec le thème: Y'a environ 1 mois, j'ai croisé Sébastien Ricard qui a joué le rôle de Dédé dans "Dédé à travers les brumes..." j'ai vraiment eu un choc...comme si j'avais Dédé devant moi...et même si j'en avais vraiment envie, j'ai pas osé aller le féliciter, je ne voulais pas le déranger et passer pour un groupie de Locolocass...mais bon, c't'ait un peu particulier comme feeling.

2 commentaires:

Petite libellule a dit…

On a tous nos moments de grande noirceur et il y en a pour qui c'est pire que d'autres. On n'a pas tous le même coffre à outils pour gérer ça... Le pire, je crois, c'est l'isolement. Et quand les problèmes de santé mentale s'ajoutent, ça complexifie la donne. Une pensée bienveillante pour ton amie.

Kalte a dit…

Sages paroles...j'espère qu'elle ira de mieux en mieux aussi.

La vie est faite de choix. Si vous êtes arrivé ici, c'est que vous l'avez choisi.